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La langue comme outil de prévention des troubles musculo-squelettiques chez des interprètes français/langue des signes québécoise

Article publié le lundi 8 novembre 2010.


Cette étude propose un nouvel angle de réflexion à la compréhension multidisciplinaire des TMS en ce sens qu’elle présente une description qualitative et quantitative d’éléments de la structure linguistique de la langue des signes québécoise (dorénavant LSQ) qui peuvent avoir une incidence chez les interprètes dont la langue des signes est une des langues de travail. Cinq aspects ont été pris en compte dans ce mémoire : 10 temporel, 20 biomécanique, 30 phonologique, 40 morphosyntaxique et 50 discursif. Les études pointent généralement différents facteurs de risque biomécaniques, cognitifs et psychosociaux pour expliquer les blessures professionnelles des interprètes en langue des signes. L’utilisation de la langue comme facteur influençant la charge musculo-squelettique n’a pas encore été étudiée par les chercheurs. Les principales questions que soulève cette recherche se résument dans ces deux points : 10 Quel type d’utilisation de la langue en contexte d’interprétation peut contribuer à prévenir les blessures aux membres supérieurs ? et 20 Quels sont les aménagements permis par la LSQ et inscrits dans la grammaire de la langue qui pourraient être faits par les interprètes ? De ces questions a découlé une série d’hypothèses (8). Les 10 sujets sélectionnés pour cette étude sont des interprètes dont l’interprétation constitue la principale activité professionnelle et qui n’ont jamais eu de diagnostic de TMS. Il s’agit de 5 sujets débutants et 5 sujets experts. Dans ce cadre, l’expertise est définie par un minimum de 10 années de pratique active sans avoir développé de blessures. Les débutants sont des interprètes qui ont terminé leur formation et qui travaillent en moyenne depuis 2 ans. La tâche expérimentale consistait à interpréter en LSQ deux discours de 20 minutes chacun : le premier est un discours de registre familier et le second est plus formel et plus complexe (de niveau scientifique). Chacun des éléments produits a été encodé en fonction des catégories préalablement définies. Il ressort de l’analyse des résultats que les interprètes experts produisent significativement plus d’aménagements morphosyntaxiques et phonologiques que les interprètes débutants. Quoique ces aménagements leur permettent de réduire le nombre de signes produits sur la main dominante, les experts n’utilisent pas ce temps pour prendre des pauses, mais pour raffiner la précision du message en réalisant divers types d’ajouts au discours. Nous proposons un modèle d’équilibre des charges musculo-squelettiques qui prenne en compte les aménagements linguistiques pour une économie articulatoire et qui donne ainsi encore plus de pouvoir à l’interprète sur sa pratique professionnelle.

PDF - 2.9 Mo
Télécharger le mémoire de Suzanne Villeneuve

Suzanne Villeneuve, int.a

Pour plus d’infos, vous pouvez visiter le site des travaux de l’équipe de chercheurs (http://www.unites.uqam.ca/surdite/) où les documents dont le titre est surligné sont accessibles directement. Ce document est le résultat d’une recherche (revue de littérature, recensement des interprètes du Québec et analyse de 122 programmes de formation en interprétation) sur la formation et l’évaluationd des interprètes.

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