A toutes et à tous bonjour,
Ce n’est plus d’intelligence et de savoir dont il est question mais de biceps !
Il faut savoir ramer ! il faut savoir nager ! Il faut même pour certains pratiquer l’apnée !
En forme d’édito nous avons décidé de vous livrer ce témoignage : c’est une note adressée à toute une équipe qui depuis 4 semaines accepte tout et son contraire en terme de conditions de travail pour permettre au maximum de jeunes de débuter cette rentrée universitaire, pour les étudiants, mais aussi en formation professionnelle continue ou initiale pour ceux qui sont déjà engagés dans l’emploi ou en recherche d’emploi : parce que les difficultés pour la mise en oeuvre des accompagnements des premiers se répercutent sur les autres.....ou comment déshabiller Pierre pour habiller Paul !
Bien sur c’est transitoire. Mais 2 ans et 8 mois c’est trop
En effet, de jour en jour, quelquefois d’heure en heure et en fonction de chaque dossier ou autrement dit en fonction de chaque établissement d’accueil la situation pour tel ou tel évolue !
Tel ou tel, c’est un ou une étudiant(e), avec ou sans le soutien de sa famille qui se présente aux portes de l’enseignement supérieur.
Nous avions dit les risques de l’éclatement des responsabilités, nous avions dit les risques de voir disparaître dans les arcanes administratives l’argent initialement et officiellement rassemblé pour les étudiants handicapés, nous avions dit les risques de la disparition des pôles étudiants en tant que service avec sa gestion responsable et engagée auprès des jeunes maintenant remplacés par une gestion marchande de devis/factures. Nous n’avons malheureusement été entendus ni au comité de pilotage, ni dans les grandes associations représentatives, ni par les établissements trop inexpérimentés dans le champ du handicap, ni par les jeunes trop jeunes sans doute et un peu candides, et insuffisamment par les familles éclatées aux quatre coins de la Bretagne.
Aujourd’hui c’est l’application des règles édictées au plan national.
C’est du côté des étudiants :
Soit en tout 12 étudiants connus auprès de nos services, tous très sourds et demandant des moyens budgétaires bien au-delà des 10 000 € fixés par le comité de pilotage. (Sans compter les 5 ou 6 qui ici ou là poursuivent de manière « sauvage » hors circuit officiel)
Quant aux autres étudiants sourds sévères ou profonds du premier groupe, ils ne bénéficient plus du tout de notre conseil alors même qu’ils bénéficiaient d’un accompagnement médico-social de type SSEFIS en lycée. On imagine bien ici ou là quelques régressions dans leur prise en charge laquelle est nettement moins lourde financièrement mais qui demande une compétence très fine du point de vue de la surdité. Autant de régressions moins remarquables car moins radicales dans leurs effets.
C’est du côté des salariés :
Enfin, pour finir, j’aimerais revenir sur la situation des étudiants et vous faire partager ce qui s’y passe humainement.
Il faut les rencontrer et voir dans leur regard l’incrédulité, ce "comment est-ce possible ?". Certains se résignent et font avec, d’autres cherchent des solutions hors enseignement supérieur classique (contrat en alternance, apprentissage etc.), d’autres attendent et espèrent encore...
Aucune révolte, aucune colère (hormis pour un étudiant pour lequel la famille s’est battue avec succès), mais de l’incompréhension, de l’inquiétude, de l’espoir encore, et pour certains et en tout cas pour une, de la souffrance et des pleurs.
Christine PERRIN
Coordinatrice
27 Septembre 2007
Cette note ne vaut pas que dans une région .Elle est générale et témoigne d’un profond malaise.