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AFP | 21.09.2011 | 09:57
Dix-huit personnes sourdes, une personne entendante et trois personnes mal-entendantes se sont vu refuser l’embarquement d’un vol Air Méditerranée à destination de la Turquie à cause de leur handicap, a-t-on appris mercredi auprès de la fille de l’une d’elles, confirmant des informations de presse.
Ce groupe de 22 personnes partait en vacances en Turquie depuis l’aéroport de Marseille. Le vol étant prévu dans la nuit de dimanche à lundi à 5 heures du matin, "tout le groupe a pu enregistrer sans problème et leurs valises sont parties en soute", a expliqué à Fabienne Guiramand, interprète en langue des signes, dont la mère faisait partie du groupe.
Mais "au moment d’embarquer, une personne de la compagnie a dit qu’ils ne pouvaient pas", a-t-elle ajouté, le commandant de bord évoquant des "raisons de sécurité".
Le groupe a alors tenté de faire valoir que ces personnes avaient déjà voyagé en 2010 à destination de la Tunisie, sans aucun problème, et qu’elles comprenaient les consignes de sécurité, "mais le pilote est resté sur ses positions sans même daigner venir se rendre compte par lui-même", a-t-elle poursuivi.
La directrice générale de la compagnie, Anne Loubet, a expliqué à Libération, qui a révélé l’information mardi soir sur son site internet, que la compagnie n’avait pas été prévenue à temps du handicap des voyageurs.
"Les malentendants sont considérés comme des personnes à mobilité réduite, et nous devons mettre en place des personnels supplémentaires dans ces cas-là", a-t-elle dit, évoquant également des problèmes de vue pour ces passagers dans le quotidien La Provence, qui traite aussi l’information.
Selon Mme Guiramand, la législation indique que seules les personnes sourdes et aveugles sont considérées comme à mobilité réduite, or les 22 voyageurs n’étaient que sourd ou mal-entendant, ce qui explique pourquoi leur agence de voyage n’a pas prévenu la compagnie aérienne.
Elle a précisé que le groupe comptait porter l’affaire devant l’ex-Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) désormais fondue dans le nouveau poste de Défenseur des droits.