En France, comme dans la plupart des pays, les sourds sont en grande difficulté à l’écrit. L’objet de cet article est de poser les termes de cette problématique ; de montrer le rôle clé
et pourtant encore dénié de la langue des signes (LS), de sa maîtrise et de son utilisation comme langue d’enseignement, pour une pleine entrée de l’enfant sourd dans l’écrit ;
d’indiquer, enfin, l’orientation à donner aux recherches didactiques. On croise à cette fin éclairages théoriques (linguistique des LS, approche psychanalytique du rejet de la « voix sourde »)
et pratiques (restitution par une personne sourde de son vécu d’apprentissage de l’écrit et de son expérience professionnelle d’enseignement en LS).